MISE AU POINT SUR LA RESISTANCE EN HAUTE - SAVOIE

Les maquis

Les Glières

Jean Moulin en Haute - Savoie

 Carte établie par Laurie, à partir de différents documents.

 

LES MAQUIS

 En Haute-Savoie, pour accueillir les premières vagues de réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), beaucoup de résistants prirent le risque de s'engager : Jean-Marie SAULINIER aubergiste, PECCOUD dit Quino artisan menuisier… et de nombreux prêtres dont le courageux abbé FOLLIET, sont parmi les premiers engagés sur ce chemin d’aventure…

C’est à propos des réfractaires savoyards qu’à été utilisé le mot « maquis » propre à la tradition corse. 

Les maquis étaient des camps de réfractaires soumis à une certaine discipline. La Résistance créa un « Service Maquis » dont le chef de la Haute-Savoie était Tom MOREL. 

Dans un premier temps, les maquis n’étaient que des « planques ».

Ensuite, on réclama des armes, et il n’y en avait pas hormis quelques revolvers.

On assura que des armes allaient venir de Suisse… ou seraient parachutées du ciel ! 

En les attendant, les maquisards vivaient une existence spartiate : vêtements et chaussures inadaptés à la neige et au froid, alimentation incertaine et monotone. 

Les maquis furent des lieux de ferveur…

Ferveur religieuse pour les croyants et ferveur patriotique pour tous.

Jamais, peut-être, dans son histoire, le drapeau tricolore n’a provoqué autant d’émotion que quand il était hissé sur un mât entre quelques pauvres chalets d’alpages, devant des hommes au garde-à-vous et qui lui présentèrent les armes quand ils en obtinrent enfin.

Pour supporter l’épreuve de la vie au maquis, il fallait aux jeunes réfractaires une volonté qui n’était pas donnée à tout le monde. Il fallait la foi en quelque chose d’immatériel, la Patrie pour les soldats de métier, le communisme ou le christianisme pour les jeunes civils. 

Le maquis le plus célèbre de Haute - Savoie fut celui du plateau des Glières.

 

 

Les Glières

Au cœur du massif des Bornes situé dans le sud-est de la France en Haute-Savoie, compris entre les communes de Thorens-Glières et du Grand-Bornand entre 1400 et 2000 mètres d'altitude, s'étend le plateau des Glières qui a été le théâtre de février à mars 1944, au cours de la Seconde Guerre mondiale, d'un violent combat opposant quelques centaines de maquisards à la Milice française et l'armée allemande.


En effet, le plateau des Glières est le théâtre de la résistance acharnée d'un  groupe de 465 maquisards opposés aux troupes de la Milice française et de la police politique allemande (Gestapo). Malgré une lutte farouche et héroïque et l'appui de parachutages alliés, ce groupe de résistants, qui se sont retranchés sur les hauteurs du plateau en février 1944, est complètement anéanti par près de 20 000 soldats et nazis, soutenus par des miliciens français et par l'aviation allemande, à l'issue de combats particulièrement sanglants qui se déroulent entre le 17 et le 26 mars 1944. 250 maquisards sont tués.
Les blessés et les prisonniers sont quant à eux fusillés o
u déportés.

Un musée de la Résistance en Haute-Savoie est aujourd'hui aménagé à proximité du cimetière des Glières où sont inhumés 105 résistants. Un monument national de la Résistance, œuvre du sculpteur Emile GILIOLI, a également été érigé, en 1973, à la mémoire des victimes.

 

 

 

Bilan de la bataille des Glières par l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac

Revue d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, 99, 1975

L'ambition stratégique de certains des jeunes chefs de l’Armée secrète a été déçue : leur réduit n'a pas tenu jusqu'au débarquement. [...] Sur le plan tactique, l'idée même de réduit est condamnée [...], les regroupements de maquis apparaissent plus que jamais comme une erreur. [...] Les pertes des maquisards ont surtout été lourdes lors de la redescente dans les vallées : la moitié de l'effectif est tuée ou prisonnière.

[...] Un énorme matériel a été perdu. Les pertes allemandes [ont été] légères. Un tué [accidentellement] et quelques blessés [...], à en croire le rapport [...] du préfet [...], qui concorde avec les conclusions de Henri Amouroux, fruit d'une scrupuleuse enquête, La France libre, p. 810.

Mais juger l'affaire sur la seule comptabilité des pertes, c'est en rétrécir singulièrement le sens et la portée. [...] ce n'est pas non plus sur le seul plan de l'efficacité locale que les responsables des Glières ont voulu situer leur action, et c'est bien pourquoi les polémiques qui se sont engagées après la Libération étaient sans issue. Ils l'ont située sur le plan d'une efficacité plus haute, psychologique et politique. Dans cette perspective, qui peut dire qu'ils n'aient pas atteint leur but ? Une défaite des armes peut être une victoire d'opinion. [...] les combattants de Haute-Savoie ont défini et comme projeté vers l'extérieur l'image qu'ils souhaitaient donner d'eux-mêmes ; ils ont pu, à l'écoute de la B.B.C., suivre l'édification de leur propre légende. Cette légende, qui sait s'ils l'auraient vécue de la même façon et jusqu'au bout, comme ils l'ont fait, s'ils n'avaient su - ou cru - que la France entière les regardait.

 

Jean MOULIN en Haute - Savoie 

Jean MOULIN vint à Annecy où il avait rendez-vous avec Henry FRENAY, le chef de mouvement Combat. M. FRENAY le mit en contact avec le co-leader du mouvement le savoyard François de Menthon, professeur de Droit. Puis, de nouveau lui présenta d’autres personnes.

Tous ces hommes éminents mais encore inconnus appartenait au mouvement Combat. Pour obtenir l’unité d’action prescrite par de Gaulle, il fallait les réunir avec ceux des Francs-Tireurs Partisans (FTP, d'obédience communiste), ce qui était déjà en bonne voie, et, surtout avec ceux de Libération, qui bénéficiaient de la faveur de Morandat, ce qui n’était pas le plus facile.

Tous les documents qui subsistent de cette époque montrent que les tiraillements furent d’importance.