Madame Brousse avait 19 ans en 1940, elle s'appelait alors Jeanne Maurier lorsqu'elle entra dans la résistance.

"Cela me semblait nécessaire, nous ne pouvions pas accepter cette injustice, que la France puisse être vaincue, écrasée. J'étais de la génération dont les pères avaient fait la guerre de 14-18, si bien que j'avais un très grand élan de patriotisme. On ne peut pas dire que l'on devient résistant tout de suite, c'est en réalité une prise de conscience qui s'est faite en moi, dans ma famille, on a dit "non" à la défaite spontanément, "non" dans notre coeur et en notre âme et conscience. Mais comment réagir face à cette occupation allemande? Comment faire? Tout cela s'est structuré petit à petit. Tout a commencé par des gestes simples comme écouter la TSF... et d'autres plus engagés, comme provoquer les Allemands en agitant les couleurs du drapeau français devant le monument aux morts pour célébrer les fêtes patriotiques, ce qui nous était interdit. Je travaillais alors à la préfecture d'Annecy. Là, j'ai vraiment pu, à ma mesure, aider les réfugiés en leur procurant de faux papiers ou en falsifiant des cartes. Par la suite, j'ai également distribué clandestinement des journaux, tout renseignement à la résistance que vous pouviez donner, il fallait le faire. Donc, quand on a su que l'on pouvait avoir confiance en moi, je suis devenue un peu l'agent de liaison des Glières. Connaissant mon engagement, les gens des Glières m'ont en quelque sorte mise à l'épreuve. Je n'étais qu'une sédentaire, non combattante comme la plupart des femmes d'ailleurs. Mais, être sédentaire c'était tout aussi dangereux car on était à nos postes et on savait que l'on pouvait être arrêtés à tout moment. On a tremblé plus d'une fois. Au fond, notre but, était de retrouver notre devise républicaine. Tout ce que l'on voulait, c'était voir partir les Allemands et retrouver notre liberté. Cela nous a coûté cher!"

 

lien vers une lettre de remerciement envers l'action de Mme Brousse

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