Champfleuri, quartier de Seynod: un exemple d'urbanisme
Visite- conférence menée par M Bazin, diplômé à l'Ecole du Louvre
Rappels
Le Corbusier, Charte d'Athènes
plan libre, plateau en béton armé (cloisons déplaçables)
toit-terrasse
pilotis, dégagement du sol avec circulation possible
fenêtre en bandeau, horizontales
mur nu, absence d'ornementation
3 périodes d'après-guerre pour l'urbanisme français
juste après la guerre: époque d'expérimentations, de recherche de solutions: aspects esthétiques (béton à ennoblir, brutalisme), recherches de la disposition des immeubles, des espaces verts et rentabilité (standardisation, modularisation): grosses erreurs comme Marly-le-Roy où les éléments étaient produits très loin donc chantier très coûteux en fait=> préfabrication sur place plus rentable
fin années 1950: les Zone à Urbaniser Prioritairement: nécessité de reconstruire et de construire pour loger le baby-boom, rapidité et matériaux pas tjs de qualité. Terrassement, buldozers, à plat: construction des barres et des tours (en chemin de grue pour économie): ghettoïsation, pas de commerces (Lignon à Genève, Novel à Annecy). Rupture avec centre-ville car boulevards qui entourent le quartier.
fin années 1960: Zone d'Aménagement Concerté: concertation avec habitants mais surtout concertation entre pouvoirs publics (Communes, Etat..) et promoteurs privés + mélange des locataires (logement social style OPAC ou ALPAD en Haute-Savoie) et propriétaires: habitat mixte; Champfleuri construite au début des années 1970 (1970-1975) dans cet esprit. Eléments naturels gardés: arbres, bosquets, vallonnement. Parcelles imperceptibles, pas visibles
Champfleuri pensé par agence Novarina
A l'initiative de la commune qui était éclatée en hameaux et n'avait pas de rel centre (chef-lieu à St Martin) mais beaucoup de terrains (champs=> le nom!). Emploi des architectes (Novarina, Lévy) mais aussi de paysagistes.
Plan masse décidé avec hectares disponibles. répartition des bâtiments par rapport aux espaces libres et aux transports. 2500 logements seulement.
Actuellement: grand chantier de réhabilitation car mauvais entretien notamment du parc locatif.
Commentaire d'immeubles Façade rythmée: décrochements, pleins-creux, avancées: pas monotone du tout=> travail de conception visible Loggias, cages d'escalier visible, pièces à deviner Coin jour avec vue sur la Tournette et soleil; coin nuit organisé autour d'une salle commune novatrice pour l'époque distribuant sur les chambres et les sanitaires (plus de couloir et de perte d'espace) Noter le travail sur le toit avec jardins et "chapeaux" typique de Novarina (cf Village Olympique de Grenoble) |
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Vue de l'arrière, du coin nuit, au calme, vue sur les espaces verts. Fenêtres en bandeau. Petits balcons. Façade rythmée par fenêtres, balcons et gouttières. Passage pour briser la façade et développer la circulation (pas immeuble- barrière) et les rencontres. Détail du passage: escaliers d'un côté mais rampe de l'autre (accès au local commun pour poussettes et vélos) Parcelles non visibles (malgré la volonté de certains copropriétaires de clôturer, la municipalité refuse et les espaces verts sont à la charge commune des copropriétés: association). Pas de différences entre les immeubles locatifs et les copropriétés.
Ici, détails de chênes datant d'avant le chantier et préservé en un mini-paysage qui " sépare" les immeubles. Cf utopie des cités-jardins.
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Les détails ont été soignés
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Mur pignon où le béton est brut de décoffrage (planches et points d'appui visibles) puis simplement peint (entretien facile). Petit jeu sur les couleurs. Les fenêtres s'insèrent dans le décor minimaliste. |
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Les circulations sont séparées,: garage souterrain et place/ cour recréée au-dessus, contrairement aux préceptes du Corbu qui pensait que la cour, cet espace traditionnel, devait être abolie.
Ci-dessous: l'accès aux garages souterrains.
L'espace collectif est privilégié, les espaces verts aussi.
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Analyse d'un bout de paysage urbain: espace plus intime, rétréci par rapport au grand ensemble. Vallonnement et espace vert paysager. Petits immeubles collectifs avec entrée vitrée pour lier l'intérieur à l'extérieur. Appartements en décalés à l'intérieur.
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Enfin, des petites maisons mitoyennes complètent le quartier (mixité sociale).
Les élèves les ont trouvées serrées et petites au premier abord (!) mais l'étude de M Bazin était intéressante. Ce petit quartier est l'ancêtre des écoquartiers avec un mitoyenneté qui fait économiser de l'énergie. L'aménagement intérieur est astucieux avec plein de petits espaces et des pièces calmes sur un jardin privatif derrière.